Pourquoi Bolasie a échoué à Aston Villa
Son opération au genou et le changement d’entraîneur ont freiné son comeback : à Anderlecht de relever le défi !
- Publié le 07-02-2019 à 06h47
- Mis à jour le 07-02-2019 à 09h18
Son opération au genou et le changement d’entraîneur ont freiné son comeback : à Anderlecht de relever le défi ! Sauf surprise, Yannick Bolasie devrait figurer au coup d’envoi du match de ce dimanche contre Zulte Waregem. Bakkali est suspendu, et Fred Rutten n’est de toute façon pas satisfait du rendement du Belgo-Marocain.
Très sûr de lui, Bolasie sent qu’il peut et va aider l’équipe, comme il l’a déclaré suite au 2-1 au Standard. Mais que peut-on vraiment attendre du grand pote et ancien voisin de Romelu Lukaku ? A-t-il déjà retrouvé le niveau du Bolasie qui - notamment en réalisant un hat trick en 11 minutes avec Cristal Palace à Sunderland en 2015 - était en train de devenir une des grandes vedettes en Premier League ? Pourquoi est-ce que son contrat de location à Aston Villa a été rompu d’un commun accord ? Et que peut-il signifier en 16 matchs à Anderlecht ?
Le bilan de Bolasie à Villa (9e en D2 anglaise) est moyen : deux buts et cinq assists en neuf titularisations et douze montées au jeu. Il a été décisif toutes les 136 minutes. Un joueur avec un salaire de 85 000 euros par semaine devrait faire mieux que cela.
Neil Moxley, journaliste du Sunday Mirror, qui suit Villa depuis 25 ans, n’a pas été séduit par Bolasie. "Il est arrivé à Aston Villa avec un manque de confiance, dit-il. Ses derniers mois à Everton avaient été compliqués."
En 2017-2018, Bolasie n’avait inscrit qu’un but pour Everton, contre Manchester City. Mais il sortait d’une grave blessure au genou - ligaments croisés déchirés, en décembre 2016 - et il avait été out jusqu’en décembre 2017. Moxley : "Je me demande s’il s’est totalement remis de cette blessure. On n’a jamais eu l’impression qu’il était entièrement match fit. En plus de cela, Villa a changé d’entraîneur. Steve Bruce, qui l’avait fait venir d’Everton, a été viré et remplacé par Dean Smith."
Un incident avec Smith était à la base de la rupture de contrat. Moxley : "Après le match contre Hull City, Smith lui a dit ses vérités. Il a dit qu’il attendait plus de sa part. Après cette entrevue, les deux parties ont décidé de mettre un terme au contrat de location. Le club était soulagé d’être débarrassé d’un si gros salaire."
Bolasie n’a jamais été très populaire auprès des fans de Villa. Steve Mat, un Belge qui réside à Hoeilaart, ne rate pas un match de Villa depuis les années 1990. "J’ai été cinq fois au stade, cette saison, et j’ai vu ses autres matchs à la télé, dit Mat, membre du club de supporters AVSV Belgium. Quand il a signé, on était tout excités. Le Néerlandais El Ghazi et lui devaient nous faire remonter en Premier League. Mais ils n’ont pas répondu aux attentes."
Mat n’a jamais été séduit par le jeu de Bolasie à Aston Villa. "Il essayait de dribbler son adversaire, mais il n’y parvenait pas. Il avait le mérite de prendre l’initiative, mais on aurait dit qu’il avait perdu sa vitesse. Je ne sais pas si sa grave blessure au genou y est pour quelque chose. Nous ne l’avons jamais sifflé, mais jamais applaudi non plus. Honnêtement, on était contents quand il était remplacé."
Maxime Colin , ex-Anderlechtois et actuellement arrière droit à Birmingham, le grand rival de Villa, a affronté Bolasie, le 25 novembre passé. Villa avait remporté le derby (4-2), mais Bolasie n’avait pas été décisif. Colin : "Vu qu’il n’est rentré qu’en fin de match (NdlR : à la 65e), il n’avait pas pu faire beaucoup dans ce match. J’ai entendu que les matchs suivants, il a été assez bon. Finalement, il n’a pas joué beaucoup. J’espère qu’il pourra se relancer à Anderlecht."
Le Congo l’espère aussi. En octobre, il a inscrit un but contre le Zimbabwe (1-2 pour l’équipe nationale de Musona), mais il n’avait pas encore retrouvé la grande forme. Dans le passé, il faisait des dégâts aux côtés de Dieumerci Mbokani. Au mois de juin a lieu la CAN en Égypte.
Chancel Mbemba, ex-Anderlecht et actuellement à Porto, le connaît comme sa poche, puisqu’il l’affronte aux entraînements des Léopards. "Je crois que c’est une bonne chose pour Yannick qu’il change de pays et de contexte. Anderlecht est un grand club, Bruxelles une grande ville, mais il aura moins de pression et pourra donc revenir à son meilleur niveau. En Angleterre, les attentes étaient trop grandes, vu ce qu’il avait déjà montré dans le passé."
Le défi est donc énorme pour Anderlecht. Neil Moxley (The Sunday Mirror) : "Si Bolasie retrouve toutes ses possibilités à Anderlecht, il est trop bon pour votre championnat. Il est rapide, puissant et une peste pour les défenseurs. Mais cela fait longtemps qu’on ne l’a plus vu ainsi en Angleterre."